mardi 1 septembre 2009

La Trinité dans l’œuvre de KÄ MANA (2000)

Par Flavien Muzumanga Ma-Mumbimbi
Peut-être qu’une étude monographique sur le thème de la Trinité dans l’œuvre de Kä Mana pourrait se révéler surprenante à cause de ses nombreuses publications. Faute de cette étude et surtout d’une explicite mise en exergue de la question par l’A., nous ne nous limitons qu’à un de ses livres qui aborde directement la problématique[1]. Le théologien protestant aborde le mystère de la Trinité en prenant comme point de départ la « Théologie de la Vie ». Dans ladite théologie, l’univers théologal absolu auquel l’on est abouché est celui du « Dieu de nos racines, Seigneur de nos espérances »[2]. L’option de Kä Mana est de situer Dieu et au principe initial et au futur absolu de la vie africaine. C’est cette vision qui justifie son positionnement théologique.
Tout le champs que j’ai balisé depuis mon analyse des modèles missionnaires jusqu’à l’étude des thèmes et des quêtes inhérentes à l’idée d’une théologie de la vie dans la mémoire et dans la réalité des Églises africaines ne peut avoir un sens que par rapport au projet de Dieu pour le monde, au projet de Dieu pour la société africaine. C’est cette Vie-là [celle du projet de Dieu sur l’Afrique] qu’il nous importe de comprendre, si nous voulons être sûrs que nos quêtes théologiques et notre vision de l’avenir du christianisme en Afrique s’inscrivent dans le souffle de la révélation biblique. Qu’elles ne sont pas de simples projections de nos manques ou des purs produits de nos désirs humains, dans leur arrogance et leur vanité[3].
La préoccupation centrale de Kä Mana est la vie de Dieu pour nous[4], puis la réalisation de la part de Dieu lui-même de la promesse qu’il fait à l’Africain/e en vue de la construction d’une Afrique nouvelle. Kä Mana est conscient du fait qu’il n’est pas le premier à parler, en Afrique, de la théologie de la Vie. Il sait qu’il se situe donc dans une tradition. C’est au cœur de celle-ci qu’il tente de trouver « L’énergie fondamentale de la théologie de la vie dans la révélation biblique »[5]. Cette énergie fondamentale n’est pas un flux énergétique. En revanche, elle est le Dieu trinitaire comme fondement de la vie[6]. Nous citons un extrait de son texte qui explicite sa pensée. « Tel qu’Il se révèle dans les Écritures, le Dieu en qui nous croyons en tant que chrétiens est le Dieu créateur de la Vie[7]. Par sa parole, il a fait advenir tout ce qui est à l’existence : l’Univers, l’Homme, l’Histoire et la destinée de toute chose, selon une idée directrice et un projet dont il a révélé à l’être humain le sens total et la substance fondamentale en Jésus-Christ, sa Parole, sa Vérité ultime dont la puissance de Vie est à l’œuvre comme une force de novation : l’Esprit »[8].
Le texte cité fait une différence entre le Dieu créateur, c’est-à-dire, le Père, Jésus-Christ et l’Esprit-Saint. Jésus-Christ est appelé, Verbe et Vérité ultime de Dieu. Cependant, Kä Mana a une théologie de l’Esprit-Saint qui n’arrive pas à une vraie pneumatologie. En effet, l’Esprit-Saint n’est vu que comme dépendant de Jésus-Christ dont il est « la puissance de Vie » et « la force de novation »[9]. Rien n’est dit à ce niveau sur l’Esprit-Saint comme Vie qui donne la Vie et comme la Vérité qui conduit à la Vérité plénière.
Pour interpréter la catégorie essentielle de la Vie, Kä Mana harmonise son discours en rapport étroit avec la différence des hypostases divines. Il opte pour une structure trinitaire qui identifie le Père avec le don gratuit, la Bonté créatrice ; Jésus-Christ avec l’élan d’amour sauveur et l’Esprit-Saint comme puissance de novation et de sanctification.
- La Vie comme don gratuit, comme manifestation de Dieu en tant que Bonté créatrice, ce Dieu qui, dès le commencement, ordonne tout ce qui est comme quelque chose de bon, essentiellement. C’est-à-dire quelque chose émanant de lui-même, participant de son être profond : « Dieu vit que cela était bon », ne cesse de répéter le rédacteur du livre de la Genèse.
- La Vie comme élan d’un amour qui va jusqu’au bout de lui-même, dans le don de soi capable de sauver l’humanité et la création entière quand celles-ci sont coupées de la Bonté créatrice dont elles sont le signe et la manifestation, quand elles sont soumises aux logiques du Prince de la ruse et de la division : celui qui, par le mensonge, coupe l’humanité de Dieu, coupe chaque être humain de son prochain et coupe la société de son environnement naturel et de l’univers tout entier.
- La Vie comme puissance de novation, qui ouvre constamment des horizons nouveaux et des possibilités nouvelles à l’Homme et à la création ; qui n’enferme pas ce qui est dans la logique de la rupture avec Dieu, mais le sanctifie constamment, c’est-à-dire le remet à la hauteur de la Bonté et de l’Amour de Dieu dans son projet essentiel pour la création[10].
Dans l’extrait cité, l’A. ne parle pas explicitement du Père, du Fils et de l’Esprit-Saint. Deux possibilités s’imposent. La première consiste à interpréter tout son discours en disant que c’est toute la Trinité qui est impliquée dans les trois paragraphes. La deuxième possibilité est celle de dire que c’est chaque personne, différentiellement, que l’A. vise dans chaque paragraphe. C’est cette deuxième possibilité que nous adoptons à cause de l’analyse de l’extrait précédant où Kä Mana identifie le Père avec le Dieu créateur qui se révèle en son Fils et enfin l’Esprit comme force de novation radicale. Cette interprétation est aussi conforme au fait qu’il étaye sa pensée en se fondant sur « Les confessions de foi chrétiennes qui ont affirmé le caractère trinitaire de Dieu de la révélation biblique… »[11]. Il est à remarquer que l’A. parle du caractère trinitaire de Dieu et non de l’être trinitaire de Dieu. La différence est très grande et cela mérite d’être souligné. En fin, notre choix est celui de l’A. lui-même qui explicite le texte cité dans le contenu de son paragraphe intitulé « Dieu pour nous ou la dynamique de l’amour créateur »[12].
A la question de savoir ce qu’est la Vie, l’A. répond avec des expressions qui n’aboutissent pas à Dieu dans son ontologie apophatique. La définition que Kä Mana donne à la Vie, en majuscule, est manifestation, participation, don, etc. mais jamais l’identique à la Trinité ad intra. Pour s’en rendre compte voici cet extrait :
[…] elle [la Vie] est la manifestation de l’être même de Dieu. Dieu qui donne à l’homme la mesure de son être en le créant à sa ressemblance : comme être de bonté, d’amour et de novation. En l’installant au cœur de sa création où il doit se réaliser et s’accomplir comme bonté et comme amour.
La Vie, c’est donc essentiellement la Vie de Dieu, ‘comme les nuages sont les nuages du ciel’, dirons-nous en reprenant un philosophe célèbre[13].
C’est cette Vie-là qui se donne et se manifeste dans l’univers et dans l’humanité. Dieu en fixe l’être et la mesure en tant que création, c’est-à-dire comme quelque chose de lui-même à laquelle sa parole donne corps, quelque chose de son être comme bonté, comme amour et comme énergie régénératrice, novatrice et sanctificatrice.
Théologiquement parlant, Dieu est la mesure de la Vie. On ne peut avoir l’idée de la Vie qu’en se tournant vers Dieu et en saisissant son être même tel qu’il se manifeste : son être créateur [Père[14]], rédempteur [Fils[15]], sanctificateur et rénovateur [Esprit-Saint[16]].
Mais cet être n’est pas un être purement en-soi, ni un être exclusivement pour soi, il est essentiellement et fondamentalement un être-pour-nous. ‘Pour nous les hommes et pour notre salut’, déclare une confession de foi chrétienne[17].
Kä Mana ne se rend pas compte ici que le pour-nous de Dieu suppose et implique comme condition nécessaire de sa manifestation le Dieu qui est sa Vie ad intra c’est-à-dire la Trinité des hypostases. Dieu ne devient pas Trinité par et dans son pour nous. Pour ce motif, le pour-nous de Dieu ne donne pas de la pleine mesure de Dieu que comme Trinité dont la préexistence est Vie en plénitude. Il est vrai de dire que Dieu fixe l’être et la mesure de la Vie. Mais, il y a une Vie dont Dieu n’est pas la mesure et qu’il ne fixe pas l’être, car Il est cette Vie en tant que la Trinité. Il convient de rappeler une donnée connue. S’il est vrai de dire que « Dieu est la Vie », il n’en va pas de même pour l’affirmation selon laquelle la « vie est Dieu (= panthéisme) ». D’où la distinction nécessaire à faire entre la vie comme créature et Dieu comme Vie créatrice. Ce que l’A. ne voit pas bien c’est une réalité pourtant capitale : « l’être humain est différentiellement comme Dieu ; mais Dieu n’est pas comme l’être humain ». Il y a une absolue transcendance de Dieu dans son pour nous.
Kä Mana focalisant trop l’accent sur le pour nous de Dieu et son être avec-nous[18], semble ne pas bien souligner la transcendance de Dieu, car il met la créature et le Créateur dans le même cercle d’existants, cercle qui fait d’eux « la Vie même en tant que bonté essentielle »[19]. La Vie ne trouve pas seulement son authenticité en Dieu. En effet, la Trinité est l’absolue Vie authentique.
Kä Mana ne perçoit pas cette différence parce qu’il ne se rend pas compte du fait que les premiers dons de la Vie et ses réceptions différentielles se réalisent en Dieu lui-même en tant que tel, c’est-à-dire, Trinité des personnes. Il ne voit pas que même dans le pour nous de Dieu comme Trinité économique, il existe un abîme entre la Vie des hypostases divines entre-elles et leur inhabitation/communication aux êtres créés.
A notre avis, sa sotériologie renverse même le fondement de l’histoire du salut. De fait, au lieu que le « Dieu est Dieu » soit le fondement de l’histoire du salut, de sa liberté de se donner aux êtres créés, c’est le contraire que l’A. enseigne explicitement[20]. Ici l’A. ne perçoit pas que l’autocommunication rédemptrice de Dieu à la créature n’est pas la raison de son être de « Dieu est Dieu ». Il ne voit pas que l’expérience humaine de Dieu dans l’histoire comme missions divines a son fondement dans les processions intradivines.
Au niveau anthropologique, c’est-à-dire, celui des effets de la rédemption et de la réconciliation de l’être humain Kä Mana opte aussi pour une structure trinaire. L’être humain recouvre son identité créée à l’image des personnes divines. C’est sur cette base qu’il devient capable de se renouveler lui-même et de changer les réalités qui l’entourent. La théologie de l’Esprit-Saint va dans le sens herméneutique que l’A. a opté : celui de montrer que la Trinité est le mystère du salut qui se réalise dans l’histoire concrète d’un peuple.
Dieu est aussi ‘être-pour-nous’ en tant qu’Esprit sanctificateur et novateur. Par l’Esprit, le Paraclet qu’il nous donne en Jésus-Christ, il est l’agent des mutations, des transformations et des innovations par lesquelles le monde régénère ses puissances créatrices et se maintient à la hauteur des attentes spirituelles de Dieu pour nous. Pouvoir anti-désespoir, force anti-désespérance, l’Esprit travaille les individus et les sociétés pour qu’ils s’inventent toujours à nouveau à la lumière du projet de Vie en abondance et d’accomplissement plénier que Dieu a pour les êtres humains[21].
Ce qui est intéressant à noter à ce niveau, c’est la manière dont l’A. utilise le concept de Dieu. Dans la première phrase de la citation, tout semble indiquer que ‘‘Dieu’’ est identique à l’Esprit sanctificateur et novateur. En revanche, Dieu, remplacé par le pronom personnel « il » n’a plus la même signification dans la seconde phrase. Dieu devient ici l’identique absolu du Père. De fait, Kä Mana utilise avec fréquence « Dieu créateur ; Dieu ; Dieu-pour-nous »[22]. Il laisse de côté les concepts de Père/Mère, la première personne de la Trinité. Mais, l’A. ne justifie pas cette option qui rend le texte peu clair. Qui plus est, en aucun endroit la troisième personne de la Trinité est appelé Esprit-Saint. L’A. utilise plutôt le concept ambiguë d’« Esprit » oubliant que le Père, le Fils et même la nature divine sont aussi « Esprit ».
Une note très intéressante à signaler dans la théologie de la Vie que l’A. défend, est celle du passage de ladite Vie en une Personne. Le mouvement va de « l’Alliance de Vie[23] » à Jésus comme Alliance ou Dieu avec nous. Le texte mérite la peine d’être cité.
Quand l’alliance cesse d’être une Loi pour devenir Personne, il s’opère comme un changement de registre dans la compréhension même de la Vie. C’est la Vie elle-même qui devient une Personne et prend le visage d’une normativité concrète incarnée comme mesure de l’humain. En Jésus, cette normativité est don et sacrifice. Don dans le sens où désormais, en Christ, seul celui dont la vie enrichit l’existence des autres est Vivant. Sacrifice dans le sens où seul est vivant celui qui comprend le devoir existentiel de payer de soi-même et de sa vie si tel est le prix pour semer l’humain au cœur de la conscience d’une société ou d’un peuple[24].
Cet extrait montre, à suffisance, que l’A. n’envisage pas la Trinité ad intra, car pour lui la Vie ne devient Personne qu’en Jésus-Christ. Il ne s’agit nullement de la préexistence hypostatique de ladite Vie. Le concept de ‘‘Personne’’ que l’A. utilise ne coïncide en fait qu’avec le créé en Jésus, la proexistence du Fils de Dieu. Il ne s’agit que de sa personnalité ou de son humanité. L’A. ne voit pas que c’est parce que la Trinité ad intra est Vie que Jésus-Christ peut s’identifier avec cette Vie et que son don et son sacrifice sont capables du salut universel. La Vie en Jésus ne devient pas une Personne, car elle préexiste en tant telle, c’est-à-dire, Verbe-Fils du Père origine sans origine de toute vie et en union strictement numérique avec l’Esprit de Vie.
Il est aussi curieux de voir que l’A. ne parle pas de l’Esprit-Saint comme « Dieu avec nous (Jn 14, 16-17) », Don (Jn 3, 34 ; 7, 38-39), Feu du sacrifice éternel (Héb. 9, 12-14) et Vie source de vie (2 Cor. 3, 5-6 ; Jn 3, 5-6 ; 6, 63 ; Concile de Constantinople, DS 150). Ce manque pneumatologique constitue, à notre avis, une sorte d’amputation de la théologie de la Vie dans l’histoire du salut. Kä Mana qui identifie l’avec nous de Dieu avec l’alliance ne parle pourtant pas de Dieu ‘‘en nous’’, de son inhabitation comme Alliance. Et les Ecritures sont clairs à cet effet. Dieu n’est pas seulement avec nous, face à nous. Il est aussi intimement en nous. Il faut dire plus. Il existe une relation d’intime profondeur entre l’avec nous de Dieu et sa présence en nous[25], car le « face-à-face de Dieu avec l’être humain est un vis-à-vis d’intériorité à intériorité : le théologal se déploie en demeure de l’être humain et ce dernier comme la demeure de Dieu. Nous sommes en pleine relation d’infinie profondeur concentrique[26]. Dans ce contexte, la création continue n’est plus la projection de l’humain hors et devant Dieu, mais la reprise du créé continuellement dans l’identité de celui dont l’ontologie est absolument et parfaitement alliante ou Pungu. Dieu n’établit pas d’alliance/pacte externe à son ontologie [tri]personnelle. C’est lui même qui se donne comme l’Alliance »[27].
[1] KÄ MANA, La nouvelle évangélisation en Afrique, Paris et Yaoundé, édd. Karthala et Clé, 2000.
[2] Ibid., p. 181.
[3] Ibidem.
[4] Ibid. P. 183 : « Le ‘Pour-nous’ est une réalité vraiment capitale et décisive pour comprendre le Dieu de la révélation biblique ». Souligné dans le texte.
[5] Ibid., p. 182.
[6] Ibidem.
[7] Remarquez que la Vie, en majuscule, ne s’identifie pas avec Dieu ici. Il s’agit plutôt de la vie qui découle de l’acte créateur.
[8] Ibid., p. 182. L’A. distingue la “parole” par laquelle Dieu crée et Jésus-Christ comme sa Parole. Il reprend l’idée, à la même page, de cette façon : « Le lien que la théologie chrétienne a toujours établi entre la parole créatrice de Dieu, la destinée historique de Jésus-Christ et la puissance de l’Esprit constitue la grille de lecture la plus adéquate pour comprendre ce que le projet divin représente pour l’humanité ». Il n’est pas à redire que l’A. n’établit aucun lien d’identité entre la ‘‘parole créatrice’’ et la ‘‘Parole’’ de Dieu. Quant à nous, nous sommes de ceux/celles qui pensent que Dieu n’a qu’une seule Parole créatrice, parce qu’hypostatique, c’est-à-dire, son Verbe-Fils.
[9] Ibidem. Si on entend par le “puissance de Vie” la « Vie est Puissance » et la « Puissance est la Vie »; de même si la « la force de novation » signifie « la force est novation » et « la novation est force », alors l’on peut espérer s’aboucher à une vraie pneumatologie.
[10] Ibid., p. 182. “Quelque chose émanant’’ est à entendre ici au sens général « de provenant de » à cause de la précision faite par l’A. « participant » de son être profond.
[11] Ibid., p. 183. Nous soulignons.
[12] Ibid., p. 183-184.
[13] Cette citation est de très grande importance parce qu’elle montre que le génitif « la Vie de Dieu » marque une appartenance. Il n’y a pas d’identité entre Dieu et la Vie, de même qu’il n’y a en a pas entre le ciel et les nuages.
[14] Il développe l’idée à la p. 183.
[15] Le thème est exploité à la p. 184.
[16] L’argument détaillé se trouve à la p. 184.
[17] Ibid., p. 183.
[18] Ibid., p. 185-192, p. 185 : « Il faut tout de suite ajouter que le ‘pour-nous’ divin est profondément un ‘avec-nous’. Tel qu’Il se révèle comme réalité au cœur de la création et de l’histoire, le Dieu de la Bible, en son Fils et l’Esprit, crée désormais avec nous, il opère le salut des individus, de la société et de l’humanité avec nous, il rénove les esprits et les consciences avec nous, il renouvelle la face de la terre avec nous ». Ces affirmations sont vraies, mais pas complètes. Dieu, en son Verbe-Fils incarné et glorifié et dans l’Esprit-Saint ne se résout pas dans son avec nous tel que l’A. l’explique. Il y a une présence mystérieuse, un agir transcendant et une prévenante de Dieu qui ne répondent qu’à son être d’unique et absolu conducteur de l’histoire. La participation de l’être humain à l’œuvre de Dieu ne fait de lui l’égal de Dieu.
[19] Ibid., p. 183 : « En tant que Créateur, Il est Dieu-pour-nous : celui qui confie le jardin d’Éden, c’est-à-dire l’ensemble de l’environnement naturel disponible, comme lieu d’accomplissement, d’épanouissement, de bonheur et de responsabilité à l’humanité. Dans ce lieu de réalisation de l’humanité, Dieu, l’homme et le monde tiennent fermement ensemble. Ils sont la Vie même en tant que bonté essentielle, puissance d’une relation que le mensonge du Tentateur viendra briser pour précipiter l’homme dans un ordre d’existence où la Vie perd son authenticité en Dieu, pour plonger l’inauthentique, là où Dieu cesse d’être ‘pour nous’ comme projet de bonheur et d’accomplissement ».
[20] Ibid., p. 184 : « En tant que Rédempteur, c’est toujours ‘pour nous’ que Dieu est Dieu, qu’il devient homme, qu’il est Jésus-Christ, mort ‘pour nos péchés’, engagé dans l’histoire ‘pour nous les hommes et pour notre salut’ ».
[21] Ibidem.
[22] Nous parlons des pages 182-184.
[23] L’A. analyse l’alliance d’Éden (Ibid., p. 185.), de Noé (p. 186), avec Abraham-Moïse (p. 187-190).
[24] Ibid., p. 190.
[25] Détails, entre autres, dans GALOT, J., L’Esprit-Saint, personne de communion, Saint Maur, éd. Parole et Silence, 1997, p. 209-254. Spécialement, p. 212-214 Esprit-Saint comme Dieu « avec vous » ; aux pages 214-217 « Auprès de vous » ; Esprit-Saint Dieu « en vous » p. 217-220.
[26] LÓPEZ Quintás, A., El carácter relacional de la creatividad humana, dans EsTrin. 38 (2003), p. 411-428, p. 424-425.
[27] MUZUMANGA Ma-Mumbimbi, F., L’Immaculée Conception, p. 489-500.

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